J’avais déjà lu et admiré, sous la direction du même auteur, le livre France — Canada — Québec 400 ans de relations d’exception, sous la direction de Serge Joyal et Paul-André Linteau, les PUM, 2008, 328 p.
Dans Transposer la France, L’immigration française au Canada (1870 -1914) Éditions du Boréal, 2017, 416 pages
Monsieur Linteau, Monsieur Frenette et Madame Le Jeune, ont rédigé une œuvre d’une ampleur jamais égalée dans l’histoire de l’immigration française au Canada. Que de recherches !
J’ai lu avec un très grand intérêt ces histoires personnelles, car ils ont, lorsque possible, été jusqu’à l’individu. De Halifax à Vancouver, de la France à l’Ouest canadien, j’ai retrouvé des récits de ces immigrants que j’avais lus au cours de mes travaux.
Les Français se glissent entre les statistiques, se faufilent dans les colonnes, se fondent dans les populations, plus ou moins vite certes, à ce sujet les propos sont pertinents et nuancés.
Les auteurs ont fort bien expliqué la difficulté de mesurer les migrations internes, et les retours.
La césure de la Grande Guerre est bien étayée, c’est le départ, la mère au foyer, les morts, le non-retour ou les blessures, la famille transformée, femmes et enfants, personnes âgées restant au Canada. Les relations avec les autres, les Métis, les Canadiens français, les métiers exercés, tout m’a intéressé.
J’ai lu avec attention vos pages sur les relations avec l’Église et au sein de l’Église, les tensions entre les religieux venus de France et les Canadiens, quelles pages éclairantes en Acadie !
Dans les Maritimes, avec les Acadiens, Saint-Pierre et Miquelon ou dans l’Ouest dans cette Colombie peu vantée par les agents recruteurs, dans ces terres de prospecteurs, d’aventuriers les auteurs ont su repérer les commerçants, les familles qui se regroupent parfois autour des missionnaires.
J’ai retrouvé avec plaisir les complexités du problème du recrutement en France.
Dans les Arts, les Lettres, le journalisme, vous dressez un portrait très complet.
Je souhaite à ce livre un grand succès, je suis certain qu’il s’inscrira dans la durée.
Il sera une base solide et indispensable pour les études à venir.
Jean-Louis Grosmaire
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